REACH : optimiser ses opérations pour économiser l'eau

Publié le 1 février 2024

En raison des répétitions d'épisodes de sécheresse qui ont affecté les productions agricoles, en particulier la viticulture en Saône-et-Loire, il est impératif pour le secteur de conserver l'eau, une ressource vitale, afin de réduire la pression sur l'environnement. Le projet REACH, porté par la Chambre d’Agriculture et par le Conseil Départemental de Saône-et-Loire, a donc vu le jour en 2021. En 2023, trois structures viticoles du Mâconnais se sont encore prêtées au jeu.

Le projet vise à évaluer les besoins en eau pendant les phases de pré-vendanges, vendanges et vinifications, afin d'identifier les principaux points de consommation d'eau dans un chai. Cette démarche permet de recommander des solutions pour atténuer ces consommations, en tenant compte des problématiques spécifiques de chaque viticulteur, tout en préservant la qualité du produit final. À cette fin, des compteurs sont installés sur chaque point d'utilisation d'eau pendant ces périodes. Des relevés quotidiens sont ensuite effectués, et les données obtenues sont analysées.

Sans surprise, une consommation en hausse pendant les vendanges

Grâce aux références existantes (études de l’IFV, de l’ITV, du BIVB, des Chambres d’Agriculture de Bourgogne et du Languedoc-Roussillon), on sait que la quantité moyenne d’eau utilisée est de 2,3 litres d’eau par litre de vin blanc produit. Néanmoins, il existe d’importants écarts au niveau de cette consommation d’eau entre les diverses exploitations enquêtées : de 0,5 litres d’eau par litre de vin produit pour la plus économe à plus de 5 litres. La période de vendanges est la plus consommatrice (hors embouteillage et nettoyage des machines à vendanger) :

Sur les trois domaines suivis dans le Mâconnais, le ratio est d’environ 0,7 litres d’eau par litre de vin produit. Globalement, les consommations journalières se situent autour de 0,5 à 5 m3 d’eau.

Optimiser les opérations de nettoyage : la clé pour pour des économies

Ces données ont été finement ajustées, compteur par compteur, et un plan de répartition spatiale des consommations a été élaboré pour chaque domaine, permettant de cibler et de donner la priorité aux zones stratégiques. Les principaux points de consommation d'eau se trouvent à proximité des cuves et dans les zones de passage et d'emplacement du matériel utilisé pendant les opérations de vendanges et de vinification. Dans l'ensemble, les trois zones prioritaires correspondent aux opérations de nettoyage du matériel, de nettoyage des cuves et de lavage des sols.

Il est donc important d’utiliser au maximum les outils (jet simple, nettoyeur haute pression, surpresseur, centrale de nettoyage vapeur) et les produits de nettoyage spécifiques à chaque opération pour être efficient. Il est également possible de sectoriser et de spécialiser au maximum les points d’eau à disposition.

En ce qui concerne les sols, une approche consiste à utiliser les eaux de rinçage issues d'autres phases de nettoyage et à privilégier un pré-nettoyage à sec avec une raclette pendant la journée. Le recours éventuel à de l'eau chaude lors du dernier rinçage en fin de journée constitue un avantage supplémentaire pour un nettoyage plus rapide et efficace.

L'installation recommandée d'une cuve de récupération d'eau de pluie émerge comme le principal enjeu découlant de cette étude. Elle pourrait entraîner une économie de près de la moitié des consommations pendant cette période, notamment dans le cadre du lavage du matériel.

Dans l'ensemble, il est crucial de sensibiliser l'ensemble du personnel, d'ajuster la conception du chai, de minimiser les pertes autant que possible et d'optimiser les protocoles de nettoyage.

Contact : Marie SPETEBROOT – marie.spetebroot@sl.chambagri.fr -07 84 56 03 85

Porté par :