C’est le moment pour observer les premiers symptômes du court-noué

Publié le 13 mai 2022

Une maladie largement répandue sur l’ensemble du territoire viticole

Facilement identifiable quand les vignes se parent d’une couleur jaune intense, plus difficilement repérable quand les symptômes ne sont pas marqués, le court-noué est une maladie de dépérissement de la vigne. D'origine virale et présente avec divers degrés de gravité dans les deux tiers des parcelles françaises, le début de l'expansion remonte aux nombreuses replantations suite au phylloxéra. Plus de 16 népovirus (les 2 principaux étant l'ArMV et le GLFV) sont impliqués dans le développement des symptômes de cette maladie. Le principal responsable de la propagation n’est autre qu’un nématode, qui peut survivre de nombreuses années dans les sols et à des profondeurs importantes, le virus peut aussi être transmis par le matériel végétal.

A ce jour, il n’existe donc aucun moyen de lutte curatif permettant de limiter la propagation de la maladie, ce qui se conclue dans la plupart des cas, par un arrachage prématuré des vignes. Les pertes subies au fur et à mesure des années se révélant être aussi bien qualitatives que quantitatives. Seule la prévention existe pour limiter sa propagation en essayant de réduire au maximum la population de nématodes vecteurs et en renouvelant le vignoble avec des ceps certifiés.

Emergence d’un programme national pour répondre aux enjeux

Dans ce contexte est né le programme JASYMPT (Utilisation des JAchères et de la SYMPTomatologie pour améliorer la lutte contre le court noué). Le programme de recherche 2020-2023 porté par l’Institut français de la vigne et du vin (IFV) s’inscrit dans les objectifs du Plan National de Dépérissement du Vignoble (PNDV).

Deux actions sont menées :

  • Action 1 : Améliorer les outils pour retarder les contaminations par le court-noué dans une parcelle après replantation. Adaptation de la durée de repos du sol grâce à l’exploitation des données issues d’une base de données sur 250 parcelles.
  • Action 2 : Étude de la symptomatologie du court-noué en lien avec sa nuisibilité et recherche de moyens permettant de l’atténuer. Symptomatologie et facteurs explicatifs, leviers permettant d’atténuer les symptômes : fertilisation azotée, taille, porte-greffe etc

Parmi les nombreux partenaires, le Chambre d’Agriculture de Saône-et-Loire va suivre 2 parcelles (sur Chardonnay) répondant à la problématique de la seconde action du programme. L’intérêt est d’étudier les effets sur la récolte en fonction des différents symptômes et de leur intensité. En d’autres termes, le jaunissement des feuilles ou bien la déformation du feuillage par exemple, conduisent-ils nécessairement à une baisse de qualité et/ou de quantité ?

Un suivi des symptômes sur parcelles au champ

Une notation visuelle des symptômes est prévue 2 fois par an : le type de symptômes foliaires (déformation, rabougrissement et décoloration) et leur intensité.

Galerie des symptômes : 

                                          Déformation foliaire                                                      Entre-nœuds en "Z"                                                           Rabougrissement                                                                Millerandage

        

                                                                   Jaunissement                                                                                 Mosaïque                                                                                   Panachure

La première notation a lieu courant du mois de mai, essentielle car, bien que la pousse soit intense à cette période, les symptômes sont nettement visibles et pas encore dilués dans la masse du feuillage, car souvent situés seulement sur les feuilles des premiers niveaux. La seconde notation a lieu au mois de juillet et permet, en autre, de noter l’évolution et les différences par rapport à la première.

La vendange quant à elle, est également scrutée de près : poids de la vendange, nombre de grappes, coulure, millerandage, analyse des moûts. Et c’est de l’ensemble de ces résultats que des conclusions pourront être émises. 

Un premier suivi situé sur la commune de Viré, débuté en 2020, a permis de constituer 3 groupes d’étude :

  • G1 : Pieds asymptomatiques et sains, confirmés par des tests ELISA
  • G2 : Pieds jaunissants
  • G3 : Pieds jaunissants et rabougris

Un deuxième suivi a été mis en place au printemps 2022 sur une parcelle à Fuissé et s’oriente sur le matériel végétal. Cette parcelle, infectée par le court-noué, a été complantée avec différents porte-greffes. L’intérêt ici est d’évaluer les conséquences d’une nouvelle contamination en fonction du porte-greffe.

Les conclusions ne sont pas attendues avant la clôture du projet en 2023, avec possiblement une année supplémentaire de mesures.

Le lien vers le site du PNDV par ici 

Projet soutenu par :           

Contact : Christine DUBUS - 06 25 13 84 78