GreffBourgogne : Les premières collections sont en place sur les domaines CA71

Quels porte-greffes pour faire face aux enjeux actuels et à venir de la viticulture en Bourgogne ?

Voilà une question à laquelle il faudra trouver des réponses pour les années à venir. Parmi les 31 porte-greffes (PG) autorisés au catalogue officiel français, seulement 5 sont majoritairement utilisés et représentent 75% des surfaces du vignoble français. Pourtant, certains d’entre eux pourraient se révéler être un levier d’adaptation majeur dans les changements actuels et futurs qui nous attendent.

Le comportement d’un porte-greffe est variable selon le greffon avec lequel il est assemblé et selon les caractéristiques pédologiques du sol, c’est pourquoi l’étude de différents porte-greffes dans les diverses conditions pédoclimatiques de la Bourgogne et en assemblage avec les cépages régionaux est essentielle. Pour se faire, le projet GreffBourgogne, porté par le BIVB et regroupant de nombreux partenaires régionaux, prévoit l’implantation de plusieurs plateformes d'essais permettant de comparer des PG dits tolérants à la sécheresse. Ce paramètre sera combiné avec différents cépages (Pinot Noir, Chardonnay, Aligoté) dans différents types de sols (calcaires plus ou moins asséchants, granite) et selon différents objectifs de production (vin tranquille, crémant). 

Par le passé, les expérimentations menées ont montré que le comportement d’un PG doit être évalué selon 2 méthodologies complémentaires : des collections d’études et des réseaux de parcelles.

C’est 2 méthodologies s’inscrivent dans le programme selon trois actions distinctes :

Action 1 : La plantation de plateformes d'essais dans chacun des départements partenaires (Côte d’Or, Saône-et-Loire, Yonne). L’objectif est ainsi de comparer 10 à 12 porte-greffes sur une même parcelle. Le Vinipôle Sud Bourgogne, par le biais des domaines expérimentaux de la CA71, a planté 2 parcelles de collection (Aligoté & Pinot Noir) à l’automne 2022, et une troisième parcelle sera plantée sur la commune de Lugny au printemps 2023 pour le Chardonnay. Les indicateurs seront suivis par les techniciens.

Action 2 : La constitution d’un réseau de parcelles de porte-greffes directement chez les viticulteurs. Les exploitants possédant déjà une ou plusieurs parcelles avec une variation de PG sont sollicités dans le but d’observer la plasticité du matériel végétal aux conditions intrinsèques de la parcelle. Ces données, collectées par les techniciens, permettront de caractériser la variation des réponses en fonction des conditions pédoclimatiques.

Action 3 : Sur la base d’un essai participatif, un groupe de travail de 5 à 10 vignerons par département se constitue. Toujours dans l’objectif d’obtenir un maximum de données possibles sur les PG, il s’agit ici de mettre en place un réseau d’observations supplémentaire, avec un protocole de suivi et décidé par les viticulteurs afin de compléter les deux premières actions.