Publié le 10 octobre 2023
Depuis la caractérisation dans les années 1950 de la Flavescence Dorée (FD) en France, le combat contre les jaunisses de la vigne n’a cessé de croitre avec un succès plus ou moins efficace. Le Bois-Noir (BN) à quant à lui était signalé pour la première fois en 1961 dans des vignes du nord-est de la France. Ces maladies occasionnent des pertes de récoltes allant jusqu’à la mort des ceps, entrainant ainsi une incidence considérable sur le vignoble.
LE BOIS NOIR : UN VOILE SUR LA FLAVESCENCE DOREE
Concernant la Flavescence Dorée, la problématique relève de la pullulation rapide de son vecteur et donc de son caractère très épidémique avec une progression exponentielle du nombre de ceps malades. De plus, la cicadelle vectrice, Scaphoideus titanus, réalise son cycle uniquement sur la vigne transmettant de part en part la maladie (on dit qu’elle est inféodée à celle-ci).
A l’opposé, le Bois Noir n’est pas une maladie de quarantaine. Son vecteur, Hyalestes obsoletus, est une mouche dite polyphage, soit sans préférence pour la nourriture, toutefois elle a besoin de plantes « garde-manger » pour effectuer son cycle de développement, notamment les liserons et les orties. Ces plantes hôtes sont souvent porteuses de la maladie, laquelle sera transmise aux insectes qui resteront infectieux tout le reste de leur existence. En se nourrissant ponctuellement sur la vigne, elle transmet le phytoplasme responsable de la maladie. A noter donc qu’il n’y a pas de transmission du BN de vigne à vigne mais à partir des adventices réservoirs du phytoplasme.
Les symptômes entre les deux maladies sont pour autant indifférenciables (cf. focus sur les symptômes) : cep partiellement ou totalement symptomatique, bois non aouté, décoloration et enroulement des feuilles (nervures comprises), absence parfois de grappes et/ou flétrissement. En revanche, la présence de Bois noir masque la présence de la Flavescence dorée, complexifiant la prospection et l’efficacité de la lutte. Son expression cyclique en nette augmentation depuis le début des années 2000, fait de la maladie un fléau à l’échelle nationale.
FOCUS SUR LE VECTEUR DU BOIS NOIR
Hyalestes obsoletus, se nourrit ou se reproduit principalement sur le liseron des champs ou des haies et l’ortie dioïque sur lesquels elle effectuera son cycle de développement. Il passe l’hiver dans le sol et y restera les ¾ de sa vie à se nourrir sur leurs racines, et ce n’est seulement qu’au stade adulte ailé (émergence) que l’insecte sort de terre pour trouver d’autres compagnons afin de se reproduire. Au cours du vols des adultes, ils peuvent se poser sur la vigne et les inoculer. La durée du vol est d’environ 10 semaines entre la sortie des premiers insectes et les derniers.
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Transmission du BN par le vecteur
L’acquisition du phytoplasme responsable de la maladie se fait principalement par les larves sur les racines de la plante hôte. L’adulte est alors infectieux dés son émergence et jusqu’à sa mort. Les conditions climatiques ou encore l’itinéraire technique de la parcelle conditionnent l’abondance des plantes hôtes et donc l’intensité des contaminations sur la vigne.
A noter qu’une transmission par le matériel végétal est également possible.
FOCUS SUR LES SYMPTÔMES DE LA JAUNISSE :
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UN PROGRAMME DE RECHERCHE CENTRÉ SUR LA COMPRÉHENSION DE LA MALADIE
Parmi les projets lauréats du Plan National Dépérissements Vignoble 2, une attention particulière sera portée sur le BN. Baptisé RENOV (Réservoirs Ecologiques et gestion du bois Noir de la Vigne) et porté par l’IFV en partenariat avec le Vinipôle Sud Bourgogne, l’INRAE, les interprofessions d’Alsace, de Bourgogne et de Champagne ainsi que les chambres d’agriculture, le projet s’appuiera sur des cas concrets d’une quinzaine de parcelles symptomatiques.
L’objectif ? Mieux comprendre le Bois Noir (vecteurs, plantes hôtes) face aux nouvelles vagues d'émergences de variants du phytoplasme pour identifier de nouvelles pratiques de lutte et tester leurs faisabilités. Le Vinipôle Sud Bourgogne est impliqué sur les actions : 1 (génotypage du phytoplasme) : 2 (étude de cas concrets) ; 3 (essais d’implantation d’engrais verts en lutte prophylactique).
Les résultats du projet permettront d’alimenter le conseil viticole pour lutter contre les conséquences de cette jaunisse de la vigne. Les connaissances acquises seront prises en compte dans les plans de lutte régionaux contre la Flavescence dorée dont les foyers peuvent être masqués par la présence de bois noir.
Début : février 2023 pour une durée de 42 mois
Télécharger la fiche projet du programme de recherche RENOV
Contact : Christine DUBUS - christine.dubus@sl.chambagri.fr - 06 25 13 84 78
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