Publié le 3 juin 2022
Le projet Deriv’Haie mené en 2021 montre que la présence d’une haie permet de diminuer fortement la dérive lors de l’application de produits phytosanitaires sur vignes étroites.
Un essai mené dans le contexte bourguignon
Dans l’objectif d’apporter des solutions sur la problématique de la dérive des produits phytosanitaires, le Vinipôle Sud Bourgogne a travaillé sur le projet Deriv’haie, mené sur vignes étroite. Cette expérimentation a rassemblé quatre partenaires : la chambre d’agriculture de Côte-d’Or, le Vinipôle Sud Bourgogne, le BIVB et l’IFV. L’intérêt était d’évaluer le facteur de réduction de la dérive à l’aide d’un dispositif végétalisé de haie ou par l’utilisation d’un filet anti-dérive dans le contexte de vignes étroites, le tout en proximité d’une habitation.
Un des points les plus contraignants dans la mise en place de ce projet s’est révélé être la recherche d’une parcelle adéquate pour le suivi. Il fallait une haie suffisamment développée pour avoir un effet « barrière » avec un feuillage persistant et une orientation s’accordant avec les vents dominants. Par la suite, trois modalités ont été comparées : haie, filet anti-dérive et témoin. Les filets (Filpack) mesuraient 2,5 m de hauteur. Pour la mesure de l’efficacité des dispositifs (haie comme filet) contre la dérive, des collecteurs ont été placés à 5 m derrière le dernier rang traité. La pulvérisation est effectuée avec un colorant. Le dosage précis des quantités de colorant trouvées sur le collecteur permet d’évaluer la dérive.
Réduire la dérive, c'est possible !
Les résultats montrent que l’utilisation de dispositifs de réduction (filet et haie) a permis de réduire la dérive de moitié par rapport au témoin. Ces résultats sont évidemment à associer aux caractéristiques de la haie. Cette réduction pourrait être supérieure, tout dépend de la hauteur de la haie, la configuration de la parcelle, et les essences présentes (favoriser les essences avec des feuilles charnues et velues). A contrario, l’utilisation de filets en bordure de parcelle peut constituer un moyen efficace pour réduire la dérive dans certaines situations, avec l’avantage de la rapidité d’implantation et de l’efficacité immédiate. Cependant, il est évident que le visuel est peu esthétique et que l’on perd alors les avantages environnementaux d’une haie diversifiée.
La réduction de la dérive passe également par de nombreux autres leviers, permettant dans un même temps d’optimiser l’efficacité des traitements en limitant les pertes : utilisation de buses anti-dérive ; un matériel bien réglé ; des pulvérisateurs équipés pour un traitement face par face ou équipés de panneaux récupérateurs. Aujourd'hui, au niveau réglementaire, implanter une haie ne réduit pas la ZNT riverain mais ce type d’essai permet d’alimenter la discussion et de fournir des références si un jour cet aspect était examiné.
Pour répondre à vos interrogations, retrouvez dés maintenant la nouvelle plaquette (édition 2022) qui reprend les résultats de ce projet en abordant plus largement la question de la dérive des produits phytosanitaires et les préconisations sur la plantation de tels dispositifs. Si vous êtes intéressés par un projet de plantation, des informations sont d’ores et déjà disponibles dans une première plaquette parue en 2019 (à retrouver ici).
Financeurs et partenaires :
