Campagne 2022 : le bilan de la fin de saison

Une année 2022 qui se rapproche du millésime 2020

Publié le 5 août 2022

Les premières baies vérées observées vers la mi-juillet

Au début du mois de juillet, avec des températures estivales et une disponibilité en eau importante, le grossissement des baies a été rapide. Ensuite au 12 juillet, le stade fermeture de la grappe dominait encore dans la grande majorité des parcelles du réseau de Saône-et-Loire, mais les toutes premières baies vérées étaient observées dans les parcelles les plus précoces. Une semaine plus tard, le stade premières baies vérées était noté de plus en plus fréquemment dans les parcelles du réseau mais on ne pouvait pas encore parler d’enclenchement net et franc de la véraison dans les différents vignobles. Seules quelques situations les plus précoces atteignaient à cette date le stade début véraison. Contrairement aux prévisions, le stade début véraison ne s’est pas déclenché rapidement malgré le temps estival observé ce mois de Juillet. En termes de précocité, le millésime 2022 se situe dans la veine de 2020 et surtout de 2018. La tendance pour le début des vendanges est prévue à partir du 25 Août, à plus ou moins quelques jours selon les conditions météorologiques du mois d’Août. L’avance par rapport à l’an dernier est d’une vingtaine de jours et d’une semaine par rapport à la moyenne décennale.

Temps exceptionnellement chaud et exceptionnellement sec !

Sur le poste de Mâcon, la température moyenne de Juillet a été de 23,71°C tandis que sur le poste de Rully, elle fût de 23,98°C. Pour les précipitations, il est tombé dans le mois seulement 8,3 mm d'eau à Mâcon et seulement 9,4 mm à Rully. Au final sur les deux postes, on note une moyenne de températures très élevée, bien plus forte que celle du mois de Juillet 2021 qui avait été froid (+4°C environ) et plus forte aussi comparé à la moyenne décennale (+2,5°C). Malgré tout, nous pouvons noté que l'amplitude entre le jour et la nuit est toujours restée assez élevée pour limiter à assèchement encore plus prononcé. A propos des pluies, elles ont été quasi nulles en Côte Chalonnaise et également dans le Mâconnais, avec des cumuls inférieurs à 10mm dans tout le mois de Juillet, c’est tout simplement du jamais vu. Pour rappel en 2021 il avait plu 94 mm d’eau à Rully et 132,5 mm à Mâcon. 

Ravageurs

  • Tordeuses : Les captures des papillons ont été faibles partout. Des pontes ont été observées principalement dans le Mâconnais Nord avec également des perforations observées ponctuellement (parfois avec des fréquences importantes).

Perforation tordeuse Mâconnais Nord

Maladies cryptogamiques

  • Mildiou : La pression mildiou a augmenté sur l’ensemble du département au début du mois de juillet. En effet, suite aux épisodes pluvieux de fin juin, de nouvelles sorties de taches ont été observées vers le 5 juillet. Néanmoins à cette date, 59% des parcelles de notre réseau de surveillance restaient saines et ne présentaient toujours aucun symptôme, surtout dans les secteurs du Mâconnais sud et du Beaujolais. Une semaine plus tard, la proportion de parcelles concernées a augmenté puisque 55% présentaient des symptômes sur feuilles contre 41% la semaine passée. Sur les parcelles touchées, 35% avaient des fréquences sur ceps supérieures à 20%. Ces taches concernaient les jeunes pousses du haut et étaient pour la grande majorité non sporulées. Ensuite heureusement, les conditions météo très défavorables au mildiou ont stabilisé la situation et ont empêché le développement de nouvelles taches sur le feuillage avec des contaminations et des cycles qui se sont arrêtés. Il y a eu quelques symptômes de rot brun qui se sont exprimés avant le début de la véraison mais ces derniers sont restés de faible intensité. Au final la pression mildiou en 2022 aura été faible à moyenne et les dégâts sur grappes quasi-nuls.
  • Oïdium : L’oïdium a poursuivi sa progression la première semaine de juillet. Au 5 Juillet dernier, la présence de la maladie était notée sur la moitié des parcelles protégées. Les symptômes observés étaient bien frais (blancs). L’oïdium a ensuite conservé une activité soutenue avec près de 2/3 des parcelles du réseau d’observation touchées par la maladie. Même si la fréquence d'apparition du champignon paraissait importante sur le réseau, sa présence restait très limitée (inférieure à 5%) pour plus du tiers des parcelles et de faible intensité pour la majorité des cas. Globalement la situation n’a que peu évolué par la suite, la maladie a progressé de manière hétérogène sur les parcelles déjà touchées. Certaines parcelles ont vu leur pression qui s’est stabilisée alors que dans d'autres cas, notamment sur le secteur nord du Mâconnais, on a observé à nouveau des sorties fraîches et une activité encore soutenue du champignon malgré le chaud. Au final fin juillet, la situation oïdium était malgré tout satisfaisante à l’échelle départementale. 
  • Black-rot : La maladie est restée discrète et n’a que peu évolué grâce aux conditions météo. Cependant quelques taches et quelques symptômes sur grappes plus ou moins significatifs ont été repérés dans le secteur du Beaujolais.
  • Botrytis : Suite aux épisodes de pluie et de grêle de fin juin, mais également du fait d’un grossissement rapide des baies, des symptômes de pourriture ont été notés début juillet. Les symptômes observés ont disparu ensuite et ne présagent en rien de la présence de botrytis au moment des vendanges

 C'était le dernier bilan de campagne, place aux vendanges maintenant !